Dans le discours de clôture du Grenelle de l’environnement tel qu’il avait été communiqué à la presse, le président devait évoquer le sujet du saturnisme. Or, à l’oral, ce thème a disparu.
Voici le passage concerné : « La priorité doit être donnée aux plus fragiles. Toutes les familles dont les enfants souffrent de pathologies environnementales lourdes bénéficieront de la visite d’un expert pour analyser la pollution dans leur habitation. Avant 5 ans, tous les logements dégradés à proximité des aéroports seront insonorisés. Il n’est pas admissible qu’il existe encore des cas de saturnisme. Je demande un plan en urgence d’éradication du saturnisme. » (discours du 25 octobre 2007).
Les membres de l’association souhaitaient donc connaître les raisons de cet « oubli » et, plus généralement, savoir quelles étaient les intentions du président de la République en matière de saturnisme, ce fléau qui touche des dizaines de milliers d’enfants (85 000 en France, selon l’Inserm).
La veille du rendez-vous, l’association a reçu une réponse écrite de la part du secrétariat de Nicolas Sarkozy. Cette lettre reconnaît qu’il est « anormal que notre pays compte encore des logements insalubres et des cas de saturnisme » et assure « que des actions seront effectivement engagées pour lutter contre ce fléau ». Elle est consultable sur le site de l’AFVS.
Raphaël Radanne qui a d’abord souhaité se faire expliquer ce qu’est le saturnisme, a ensuite affirmé que ce dossier était très complexe car il croisait les problèmes du logement et ceux de l’immigration. D’où tient il cette idée ? Le saturnisme n’est en rien un problème lié à l’immigration, c’est un problème de pauvreté et de droit au logement.
De plus, il nous a affirmé que cela ne faisait pas partie des priorités définies par le président, en totale contradiction avec la lettre reçue la veille de la présidence, ce qui n’a pas semblé l’émouvoir. Le conseiller technique santé s’est tout de même engagé à nous mettre en relation avec le ministère de la santé et de l’environnement. Quelle consignes recevront-ils de sa part ?
Mais, une chose est sûre : le double discours est encore et toujours de rigueur à l’Elysée.