Le 25 septembre 2003, cinq nouveaux dossiers de familles victimes du saturnisme ont été présentés devant la Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI) présidée par Madame BERTELLA GEOFFROY.
Dans l’attente de la délibération, qui aura lieu le 20 novembre 2003, l’Association des Familles Victimes du Saturnisme ne peut qu’exprimer son indignation par rapport a la ligne de défense scandaleuse adoptée par le Fonds de garantie, ce faisant ainsi le porte parole de la Mairie de Paris et de la Préfecture, et par le Procureur de la République, vis-à-vis des familles présentes à l’audience.
La condition de victimes des enfants atteints du saturnisme a été remise en cause, sous prétexte qu’ »il est difficile de déterminer si les enfants sont contaminés d’une façon pérenne » et que le tissu de solidarité sociale met à disposition des personnes atteintes du saturnisme des soins appropriés mettant fin à la maladie : la chélation.
Or, ces arguments démontrent, au moins l’ignorance, au pire la mauvaise foi de l’administration. La recherche scientifique a d’ores et déjà démontré de manière claire et précise que les effets de l’intoxication au plomb perdurent dans le temps, le plomb pouvant être stocké dans les os pendant une période de 15 à 20 ans. La chélation n’est donc qu’une mesure palliative à une forte contamination. De plus, des doutes ont été exprimés sur le devoir des pouvoirs publics d’intervenir rapidement et de prévoir un relogement pour certaines familles « squatteuses » et dont le séjour de certains parents aurait été irrégulier, réfutant par conséquent leur droit à demander une quelconque indemnisation.
L’AFVS estime donc que la situation est grave et largement sous-évaluée. Nous nous trouvons dans le cadre d’une urgence sanitaire face à laquelle, afin de respecter la vie de ces enfants, ce type de questions ne devrait plus se poser. AFVS, le 26 septembre 2003.