Le site du Comité régional de l’éducation pour la santé (CRES) Provence Côte d’Azur (PACA) présente le dispositif de consultation enfant-environnement, dont nous reproduisons l’essentiel ci-dessous.
En région PACA, une première consultation enfant-environnement a été créée en 2011, à l’hôpital Nord, à la demande de l’ARS (Agence Régionale de Santé) PACA. Ces consultations s’inscrivent dans le Projet régional de santé (PRS) dont le fil conducteur est la réduction des inégalités de santé. L’objectif était de faciliter le dépistage et la prise en charge des pathologies liées aux conditions de vie des enfants, initialement centrés sur le saturnisme infantile, avec les partenaires et réseaux de proximité. Ces consultations débordent du saturnisme pour diagnostiquer les autres pathologies liées à la pauvreté (carences alimentaires…) et à la précarité du logement (asthme, allergies…). Elles réinsèrent aussi les familles dans le système de soin en leur permettant d’accéder à leurs droits à la santé, rôle fondamental des Permanences d’accès aux soins de santé (PASS) auxquelles sont adossées ces consultations. Rémi Laporte, pédiatre urgentiste dans cet établissement, est responsable de cette consultation. L’action a été transformée en PASS en 2014 et son financement pérennisé par l’ARS, en raison des besoins croissants de repérer à la fois l’exposition à un environnement nocif et de lutter contre les difficultés d’accès aux soins. Ce sont 2 sites à Marseille qui proposent désormais ces consultations, l’Hôpital Nord et la Timone.
Ces consultations s’étendent en région, à Avignon, Manosque, Nice (hôpital Lenval), et à Toulon. Ce déploiement se fait de manière coordonnée dans un réseau santé-environnement régional sous la houlette de l’ARS Paca.
Ainsi, dans le Var, une cellule Enfant/Environnement au sein de la PASS du Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon/La Seyne sur mer a ouvert en novembre 2015. […] Le territoire concerné est celui de Toulon Provence Méditerranée avec une extension à la Seyne-sur-Mer et Brignoles en septembre 2016.
Dans les Alpes-Maritimes, c’est l’hôpital Lenval qui a mis en place une consultation « Santé environnement précarité », à Nice. Financée en totalité par l’ARS, et portée par la PASS de l’hôpital, cette consultation santé-environnement vise aussi à favoriser l’accès et la continuité des soins des enfants qui vivent dans des conditions précaires et qui seraient exposés à des risques environnementaux liés à leur lieu de vie. Là aussi, il s’agit de proposer un point unique de prise en charge de l’enfant et de sa famille, une approche pluridisciplinaire et une prise en charge globale, sociale et médicale.
Contacts :
Dr Rémi Laporte – Consultation enfant-environnement, PASS mère-enfant, 3 sites à Marseille, Hôpital Nord, Timone enfants et Conception,
remijulien.laporte@ap-hm.fr – Tél. : 04 91 96 52 10 – Pour en savoir plus
Sophie Gandilhon – Consultation PASS environnement – Hôpital Sainte-Musse – 54, rue Henri Sainte Claire Deville – Consultations externes – ascenseur B – 2ème étage 83000 Toulon – pass.environnement@ch-toulon.fr – Tél. : 04 94 14 57 63/06 13 83 08 18
Arnaud Perrier – CoDES du Var – Hôpital Georges Clémenceau – 421, avenue du premier Bataillon d’Infanterie de Marine du Pacifique – Bâtiment Coste Boyère – 1er étage, 83130 La Garde – a.perrier@codes83.org– Tél. : 04 94 89 47 98 – Pour en savoir plus
Fondation Lenval – PASS Consultation enfant-environnement-précarité – 57, avenue de la Californie – 06200 Nice – Tél. : 04 92 03 05 43 – Pour en savoir plus
La consultation « Enfant Environnement » est un nouveau dispositif de prise en charge mis en place à l’hôpital Sainte Musse de Toulon dans le cadre de la prévention du saturnisme infantile. Cette initiative s’inscrit dans le projet régional santé (PRS), présenté ici.
Var Matin a publié cette information et interrogé les responsables de cette initiative. Voir ici
Décision du Conseil d’Etat du 3 mai 2016, Conseil d’État, 5ème – 4ème chambres réunies, 03/05/2016, 394508, Publié au recueil Lebon
Cette décision est importante, même si sa portée est négative pour le requérant, dans la mesure où le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative, valide une décision du Tribunal administratif de Paris refusant au requérant, prioritaire DALO, la possibilité de rendre effective la décision de la Commission de Médiation de Paris en se servant du référé « mesures utiles ».
La cour de Cassation vient de casser un non lieu dans le procès Amisol.
Rappel des faits
L’usine AMISOL de Clermont-Ferrand était une usine de filage et de tissage d’amiante, fermée en 1974. Le 18 juillet 1996, huit victimes d’Amisol déposent plainte auprès du doyen des juges d’instruction de Clermont-Ferrand. Ce sont d’anciens ouvriers et ouvrières et leurs familles, décimés par l’amiante qu’ils travaillaient à mains nues et visage découvert au bénéfice des propriétaires de l’usine, la famille Chopin. Il s’agit aussi d’une enseignante, Anne-Marie Goudard, 52 ans, qui a passé son enfance à proximité de l’usine AMISOL, atteinte d’un mésothéliome.
En 1995, les anciennes d’AMISOL avaient créé le premier CAPER (Comité Amiante Prévenir et Réparer) et entamé une série d’actions en faute inexcusable de l’employeur, dans le but de faire reconnaître la responsabilité de l’employeur devant un tribunal civil.
En 1999, le dernier employeur, Claude Chopin, est mis en examen pour homicide et blessures involontaires (il avait assumé la direction de l’usine dans les six derniers mois de fonctionnement après la démission de son père, Maurice Chopin, directeur de 1966 à 1974).
Le 8 février 2013, la cour d’appel de Paris prononce un non-lieu dans l’affaire. En juin 2014 ce non-lieu est cassé par la cour de Cassation. La chambre d’instruction prononce un nouveau non-lieu. C’est ce dernier qui vient d’être cassé le 7 juin 2016.
Après ce marathon judiciaire – vingt ans de procédures – le CAPER, l’association Henri Pézerat et l’association de lutte contre l’amiante Ban Abstos France souhaitent que le procès d’AMISOL ait enfin lieu.
L’agence IM’média a mis en ligne une vidéo consacrée au mouvement des mal-logés, de mai 1986 à l’été 1990, qui a notamment donné lieu à la création du DAL.
Voici le texte de présentation de ce film:
Paris, automne 1986 : 19 personnes, dont huit enfants, meurent dans une série d’incendies criminels qui ravage plusieurs immeubles de l’est parisien, hôtels meublés ou bâtiments laissés à l’abandon par des propriétaires spéculateurs. Actes racistes ? Zèle meurtrier d’hommes de main d’affairistes sans scrupules pressés de faire le vide pour accélérer rénovation et « gentrification » des anciens quartiers populaires des Communards ? En tout cas, les incendiaires courent toujours.
Parmi les quelque 150 familles rescapées, en grande majorité composées d’immigrés originaires d’Afrique noire et du Maghreb, seule une vingtaine sera relogée par la mairie RPR pour la plupart dans d’autres hôtels, immeubles insalubres ou en lointaine banlieue. Les autres devront se débrouiller par leurs propres moyens, avec l’aide autant que faire ce peut d’individus solidaires et de divers collectifs de soutien ou associations (cf. aussi « Un toit pour les sinistrés du XXème », de Joy Banerjee, 11 min. 30 », diffusion agence IM’média).
Plusieurs occupations ont lieu «sans droit ni titre», au 67 rue des Vignoles ou ailleurs dans Paris. Des escrocs qui monnaient des chambres à squatter sont évincés. Quelques tentes sont aussi plantées dans la rue, et plusieurs manifestations sont organisées. La mairie fait mine de ne pas vouloir céder au « chantage du squat et de la rue », concédant toutefois quelques relogements à titre humanitaire.
« Un logement décent pour tous ! »
Cependant, les mal-logés affirment haut et fort qu’ils ne quémandent pas l’aumône, et ne veulent pas de solutions transitoires tels les « foyers pour clochards » ! Ils réclament un logement décent pour tou-te-s, et l’application de la loi de réquisition qui permettrait la mise à disposition de très nombreux logements vides à Paris. En se focalisant sur un relogement social dans des HLM de qualité dépendant des pouvoirs publics, les mal-logés en lutte pointent la responsabilité de l’Etat au moment où la tentation est forte de se défausser sur le parc locatif des propriétaires privés.
On assiste alors à une velléité de généralisation de la lutte, qui concerne à Paris plus de 60 000 demandeurs de logement social, mais aussi les locataires en butte aux augmentations de loyers sur fond de limitation des constructions HLM, sans oublier les « quotas ethniques » et autres discriminations racistes dans l’attribution de logements.
Le Comité des mal-logés (CML), lancé en mars-avril 1987, monte ainsi en première ligne pour « s’unir et s’organiser », immigré-e-s et Français-e-s ensemble, non plus seulement afin de secourir des « pauvres à la rue », mais pour que les habitant-e-s (qui sont aussi travailleurs du bâtiment, femmes de ménages, chômeurs, retraités, invalides, jeunes ou vieux précaires…) reprennent l’offensive sur le front du logement. En janvier 1989, le CML réquisitionne un immeuble HLM entier, flambant neuf, au 92 rue de la Fontaine au Roi dans le 11ème. En banlieue aussi, des réquisitions populaires ont cours. Il ne s’agit plus alors de se limiter à la seule contestation politicienne de la municipalité Chirac à Paris, qui a d’ailleurs beau jeu de renvoyer les mal-logés sur la préfecture et les socialistes revenus au pouvoir en 1988.
L’occupation place de la Réunion et la convergence des luttes
Le 2 mai 1990, les immeubles du 67 rue des Vignoles et du 92 rue de la Fontaine au Roi sont évacués par la police. Aussitôt, près de 300 personnes – dont 48 familles expulsées – se regroupent et occupent le square place de la Réunion, dans le XXème. Malgré une omniprésence policière intimidante, elles vont y rester cinq mois, rejointes par d’autres mal-logés. Cette occupation permanente va constituer un point de ralliement pour de multiples luttes, par exemple avec les militants contre la double peine (prison + expulsion du territoire français). Elle donne lieu à des formes d’organisation et de décision en Assemblée générale et par commissions (information; solidarité quartier; enfants; sécurité; finances – gestion de la caisse de solidarité…), commissions appelées à se réunir chaque soir à 18h sur la place.
Dans la commission organisation, on retrouve Jean-Baptiste Eyrault, alias Babar, qui devient une figure médiatique du mouvement, vu aux côtés de l’abbé Pierre venu à la rescousse. Un médiateur sera nommé par le gouvernement et à force de négociations, les familles initialement expulsées seront relogées en région parisienne. Le camp levé, les divergences apparues dans la conduite de la lutte (priorités politiques, autonomie du mouvement vis-à-vis des socialistes au pouvoir, relations avec les organisations caritatives ou de gauche, place de l’expertise et des professionnels du logement etc…) vont amener Babar et ses amis à quitter le CML et à lancer une nouvelle association, le DAL (Droit au logement).
Ce document vidéo réalisé pour populariser le mouvement des mal-logés à Paris sera notamment diffusé lors d’un concert de soutien organisé le 18 juin 1990 à l’Unesco. D’autres versions viendront le réactualiser, et l’agence IM’média continuera à couvrir d’autres actions des mal-logés à Paris et en banlieue, images disponibles sous forme d’archives audiovisuelles.
Mogniss H. Abdallah
Contact : agence.immedia@free.fr
L’AFVS se joint à l’appel notamment du comité Banlieue Debout, du DAL, de Ciné Lutte, de HK et les Saltimbanks:
Marche d’actions et de convergence des luttes – Quartiers populaires / Nuit Debout – Mairie des Lilas vers Romainville
Marche action 4 et 5 juin Nous, habitants des quartiers populaires, animateurs et animatrices de Nuit Debout, lançons cet appel pour faire converger les luttes. La convergence des luttes s’opère chaque jour un peu plus sous nos yeux, et Nuit Debout en est un des plus beaux symboles. Un mouvement aux mille visages, inédit et déstabilisant pour les tenants de ce système inégalitaire, déshumanisé et déshumanisant. Nous habitants des quartiers populaires, en avons assez du bla bla ! Pour nous aussi, dans nos villes et nos quartiers, la lutte se mène chaque jour, concrètement sur le terrain, quand il s’agit de porter solidarité à des familles expulsées de leur logement ou menacées, pour résister à la spéculation immobilière, aux violences policières, au racisme, au sexisme, à la pauvreté, à toutes les formes de discrimination; Au nom de nos valeurs communes nous nous mobilisons pour soutenir la lutte des ouvrier-e-s contre la casse de leur outil de travail et des acquis sociaux, des paysan-e-s faisant face à des projets industriels illégitimes, des précaires de plus en plus précaires, des sans papiers, des réfugiés, des mal logés, des femmes… Mais aussi, nous sommes aux côtés des infirmier-e-s, des enseignant-e-s, des postier-e-s, des cheminot-e-s, des routier-e-s et plus largement de ceux et celles qui voient chaque jour les libertés fondamentales, les droits, la protection sociale ou les services publics attaqués et mis en cause. Nous habitants des quartiers populaires, sommes debout et en lutte depuis longtemps. Nous ne sommes pas en reste, nous ne sommes pas en marge. Aujourd’hui, nous appelons à marcher, tous ensemble, à déboucher sur des actions concrètes et emporter des victoires … Avec Nuit Debout, nous appelons à une marche d’actions et de convergences des luttes les 4 et 5 juin, vers le quartier Gagarine à Romainville (93) : Départ Pour nous rendre aux amandiers dans le 20e et soutenir notamment le comité vérité et justice pour Lamine Dieng, puis aux Lilas pour la lutte des salariés de la blanchisserie… Action Pour rejoindre les habitants de la cité Gagarine, à Romainville, en lutte contre les expulsions, la démolition de leur école et de leur quartier … Luttons, debout, tous ensemble, Contact : logement.debout@gmail.com |
Le chantier d’aménagement de la gare LGV Voyageurs de Bordeaux est arrêté depuis ce matin. L’entreprise de peinture Lassarat a en effet reçu un mail du maitre d’oeuvre, la Systra – une filiale de la SNCF -, lui ordonnant de stopper les travaux. C’est la détection d’un taux trop élevé en plomb sur le site qui est à l’origine de cette décision. On parle de mesures 700 fois supérieures à la moyenne admise. On sait depuis plusieurs mois que cette « pollution » pourrait mettre en danger la santé des ouvriers. Déjà, en février dernier, la Direccte Aquitaine ( Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) avait attaqué en justice l’entreprise Lassarat Peintures pour la surexposition de ses salariés aux poussières de plomb.
Pour en savoir plus, voir le blog de la Coordination des Associations des Victimes de l’Amiante et de Maladies Professionnelles (CAVAM).
Le Monde daté du 27 avril 2016 revient sur l’empoisonnement de la population de Flint par une eau impropre à la consommation car contenant notamment du plomb à très haute dose.
Pendant 18 mois, les habitants de cette ancienne ville industrielle, dévastée par la crise, ont consommé de l’eau saturée de plomb.
Pourquoi ? Principalement en raison de la politique d’austérité imposée à cette ville placée en état d’urgence financière depuis 2011. Jusque-là, l’eau était fournie par Détroit, la capitale de l’État. Trop cher. Décision est prise de couper ce robinet et de puiser l’eau de la rivière de Flint, une eau non seulement fortement plombée, mais particulièrement corrosive. L’ensemble de la tuyauterie de la ville en a été affecté.
Depuis octobre 2015, à la suite du scandale que cette situation a provoqué, l’eau de Détroit alimente de nouveau Flint, mais elle passe par des tuyaux plombés et corrodés.
L’article du Monde met en évidence les diverses questions posées sur les responsabilités du personnel politique de l’État et des administrations. Le gouverneur du Michigan, qui exclut de démissionner, a mis en place une commission qui a pourtant jugé que cette crise relevait « d’erreurs de gouvernance, d’intransigeance, d’impréparation, de retards, d’inaction et d’injustice environnementales ». Ainsi, les services de santé de l’État conseillaient-ils de faire bouillir l’eau avant de la consommer, comme si l’ébullition éliminait le plomb. Ainsi encore proposait-on aux résidents de faire couler l’eau une dizaine de minutes avant de la consommer.
Tout ceci n’est pas arrivé par hasard, dans cette zone où il existe une forte concentration de populations noires et pauvres.
Les locaux des associations de Flint et les bâtiments municipaux regorgent de palettes de bouteilles d’eau. Une aide d’urgence qui risque de se prolonger encore. Les travaux de remise aux normes des canalisations devraient coûter 1,5 milliards de dollars et durer plusieurs années.
En avril 2014, face à des difficultés financières, la municipalité de Flint dans le Michigan renonce à acheter son eau potable auprès de la ville voisine de Détroit et préfère la puiser dans sa rivière à proximité. Une telle opération nécessite un traitement chimique de l’eau. Mais le gouverneur de l’État de Michigan décide de ne pas traiter l’eau. Les habitants reçoivent donc chez eux une nouvelle eau brunâtre. Cette eau cause des vomissements et des problèmes de peau selon les habitants.
Des analyses de plombémie révèlent des taux de plomb dans le sang très élevés, notamment chez les enfants. Il semblerait que le gouverneur a tout de même continué à assurer à la population que l’eau était potable. Le 5 janvier, le ministère de la Justice ouvre une enquête. Le gouverneur du Michigan est contraint à décréter un état d’urgence sanitaire pour la ville et à présenter ses excuses. Les habitants de Flint, quant à eux, réclament la démission et l’incarcération du gouverneur.
Lien vers l’article « Etats-Unis : intoxication au plomb, l’état d’urgence décrété à Flint »
Voici le nouveau numéro de l’AFVSinfo. Il reprend les combats et les dernières nouvelles de l’AFVS. Bonne lecture.