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TouTEs dans la rue le 29 sept avec les salariés : À Paris RV du cortège logement à 14h à Port Royal

Loyer et charges : Nous payons, ils profitent !

Le pouvoir d’achat des ménages est aussi durement impacté par la hausse brutale des charges logement, la cherté
du logement et les ponctions de l’état sur les APL, HLM et Action logement.
La hausse de loyer de 3,5% a partir du 1 er octobre, la hausse des charges tout au long de l’année, et la hausse
abusive et non protégée par le bouclier énergie des charge collectives (eau, lumière, ascenseurs, chauffage
collectif), en HLM mais aussi dans le privé, menacent beaucoup de locataires et d’habitants déjà accablés par
l’inflation: Les coupures d’énergie vont tomber nombreuses cet automne, auxquelles s’ajouteront des interdits
bancaires puisque beaucoup payent par virement … ainsi que les impayés de loyers car les APL et les salaires
baissent .
C’est la triple peine : vivre dans le froid, sans compte bancaire et sous la menace de l’expulsion !
C’est pourquoi la « plate forme logement pour touTEs », exige :
 0 euros de hausse sur l’énergie, l’eau, chauffage, charges communes, ascenseur, loyer ;
 L’encadrement des loyers à la baisse, la hausse des APL avec remise au niveau de 2015 ;
 Des aides pour la construction de 250 000 HLM et la restitution des ponctions de l’état dans les caisses
organismes HLM (3Md€ en 2020) et d’Action logement (350millions) ;
 Le respect des droits des sans abris, des mal logés, des prioritaires DALO et des locataires
 La réquisition des logements vacants de riches propriétaires ;
 L’arrêt des expulsions et des interdits bancaires ;
 La fin des privilèges fiscaux pour les loueurs de meublé de tourisme (Airbnb &Co) ; …
TouTEs dans la rue le 29 sept avec les salariés :
À Paris RV du cortège logement à 14h à Port Royal

Rassemblement Vendredi 7 octobre, 14h à Bercy
contre le budget « logement de misère » de l’État

Des initiatives seront mises en place lors des débats sur le budget logement
1 er et 2 Avril 2023, WE d’actions dans toute l’Europe pour le droit au logement et à la ville
Plate forme logement pour touTEs : AFVS, AITEC, ALDA, APPUI, ATMF, ATTAC FRANCE, BAGAGÉRUE, CGT, CNAFAL, CONV. NAT. SERVICES
PUBLICS, CNL, COPAF, CRLDHT, CSP75, DAL, DIEL, Droits Devant, FASTI, FLC ADEIC, Femmes Égalité, FSU, FUIQP, MRAP, PAS SANS NOUS,
SAF, SYND. UNIFIÉ BÂTIMENT RP CNT-F, Union Syndicale Solidaire, SNPES PJJ FSU, STOP PRÉCARITÉ, Syndicat Magistrature, Synd. Médecine
Générale, UTOPIA 56 … https://www.pourlelogement.org

L’AFVS interviewée dans l’infolettre ARS

L’AFVS est heureuse de vous partager cette infolettre dans laquelle nous avons été interviewés ! Merci a l’ Agence Régionale de Santé Île-de-France pour ces rappels importants

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Pour y accéder : https://www.iledefrance.ars.sante.fr/infolettres-suivez…

Parution du focus saturnisme

Notre association est honorée de vous annoncer la parution -en coopération avec le réseau Isée et Promosanté- d’un focus saturnisme infantile rassemblant les ressources clefs sur le sujet.
Vous trouverez plus d’infos dans le CP en pièce jointe, et pouvez accéder au CP en suivant directement ce lien :

https://www.promosante-idf.fr/nos-publications/focus-thematiques/focus-9-le-saturnisme-infantile-un-probleme-majeur-en-ile-de-france

L’AFVSinfos 31 est paru !

Les peintures au plomb en France : des risques persistants malgré une législation dense

Communiqué de l’AFVS dans le cadre de la semaine internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb 

Du 25 au 30 octobre 2021, l’Alliance mondiale pour l’élimination des peintures au plomb organisait sa 9ᵉ semaine internationale pour la prévention de l’intoxication au plomb. A cette occasion, des citoyens et citoyennes, organisations non gouvernementales, associations et institutions ont coordonné des actions d’information autour de la toxicité de la peinture au plomb. 

La peinture au plomb a des effets toxiques aussi bien sur les personnes qui la manipulent lors de sa production, qu’auprès des habitants et habitantes de logement présentant du plomb accessible. Les risques de saturnisme sont particulièrement importants pour les enfants et les femmes enceintes. Aujourd’hui, sa fabrication et sa vente sont encore autorisées dans plus de 55 % des pays du monde. 

En France, la réglementation interdisant l’usage de la peinture au plomb et cherchant à prévenir les risques de saturnisme est plutôt dense. La production et l’utilisation industrielles de la peinture au plomb ont débuté au XIXᵉ siècle, ouvrant dans son sillage de vastes débats pour prouver la toxicité du produit. Une première loi a finalement interdit l’emploi de la peinture au plomb par les ouvriers peintres en bâtiment en 1915. Cette interdiction a été étendue à tous les travaux de peinture et l’ensemble des professionnels en 1948. Cependant, la peinture au plomb a pu être utilisée par des particuliers jusqu’en 1993, lorsque sa commercialisation a été finalement interdite. Depuis 2006, un document, le Constat de risque d’exposition au plomb doit être transmis pour toute vente ou location de logement construit avant 1949. Ce document doit permettre de vérifier qu’aucun plomb accessible ne pourrait mettre en danger la santé des futurs propriétaires ou locataires. Par ailleurs, il est inscrit dans le carnet de santé que les médecins doivent vérifier le risque de saturnisme chez les nouveau-nés au 9ᵉ mois. 

Malgré ces précautions législatives, la peinture au plomb continue de présenter un danger pour les enfants et certains travailleurs aujourd’hui en France. 700 nouveaux cas de saturnisme infantile sont diagnostiqués chaque année, l’intoxication par les peintures au plomb restant la première cause. En effet, les peintures au plomb peuvent être accessibles dans certains logements lorsque les couches supérieures de peinture se dégradent, ou lors de travaux. À Paris et dans les grandes villes de France, la peinture au plomb est encore accessible sur les balustrades des balcons, et fut utilisée pour les revêtements des grands monuments comme la Tour Eiffel, ce qui rend leur entretien particulièrement délicat.  Dans ce contexte, le plomb et les risques qui en découlent restent aujourd’hui encore mal connus des professionnels de santé aussi bien que de la population. Les outils tels que le CREP et le carnet de santé, bien qu’ils existent, sont souvent ignorés ou mal compris. 

Trois siècles après le début de la production industrielle de la peinture au plomb, l’AFVS œuvre et continuera à œuvrer pour éradiquer définitivement les cas de saturnisme en France grâce à l’accompagnement des familles concernées et son action de plaidoyer. 

L’ère de l’essence au plomb est « officiellement terminée »

Le 30 août dernier, un communiqué du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE)  a annoncé la fin officielle de l’utilisation de l’essence au plomb dans le monde. L’Algérie, dernier pays à utiliser encore ce carburant, a en effet cessé de le proposer à la pompe de ses stations service en juillet. Cet événement historique intervient presque un siècle après les débuts de l’utilisation de l’essence au plomb.

Le plomb tétraéthyle a commencé à être ajouté à l’essence en 1922, à l’issue de tests conduits par la marque General Motors. Il a en effet des propriétés anti détonantes : il favorise le bon fonctionnement du moteur à long terme, tout en rendant l’accélération du véhicule plus performante.  Cependant, dès les premières années de son utilisation, l’essence au plomb a provoqué des intoxications. Il est désormais prouvé que l’essence au plomb provoque des maladies cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux et des cancers. Elle affecte également le développement du cerveau humain, en particulier chez les enfants. Dans son communiqué, le PNUE précise que l’arrêt de l’essence au plomb permettra de sauver chaque année plus d’1,2 million de vies. Par ailleurs l’utilisation massive de ce carburant a provoqué la contamination de l’air, de la poussière, du sol, de l’eau potable et des cultures pendant près d’un siècle. Les experts de l’ONU ont qualifié l’utilisation de ce carburant, qui a commencé en 1922, de “catastrophe pour l’environnement et la santé publique”.

En France, la substitution totale de l’essence sans plomb à l’essence avec plomb a été actée par un arrêté du 23 décembre 1999. Cet arrêté faisant suite à l’application de la directive européenne de décembre 1998. En 2002, le PNUE a lancé une campagne visant à éliminer le plomb de l’essence, alors que 86 pays l’utilisaient encore. Désormais, plus aucun pays ne l’utilise. 

L’Association des Familles Victimes du Saturnisme salue cette décision politique, qui marque une étape importante pour la santé mondiale et notre environnement. Toutefois, nous tenons à rappeler que la fin de l’utilisation du plomb dans les carburants ne marque pas la fin du plomb comme source d’intoxication dans nos quotidiens et qu’il continue à causer des dégâts sur l’environnement et la santé.  L’AFVS rappelle également que le plomb est encore largement présent dans les peintures de logements anciens, dans l’eau et dans les sols français. Notre association continue donc sa mission d’accompagnement des personnes concernées par le plomb, et son projet politique d’éliminer à terme le plomb de nos vies. 

L’AFVS info n°26 est paru

Deux ans après l’incendie de Notre-Dame de Paris le plomb menace toujours travailleurs et riverains

Communiqué de presse du 14 avril 2021


Dans les mois suivant l’incendie, notre collectif constitué de syndicats et d’associations a alerté sur les dangers du plomb qui a contaminé le site et ses environs. Nous avons posé trois revendications : 1) Le confinement du chantier dans sa globalité et sa décontamination avant travaux, 2) une cartographie détaillée et rigoureusement mise à jour de la pollution
environnementale au plomb, 3) la création, à l’Hôtel Dieu, d’un centre, non pas de dépistage, mais de suivi pour toutes les personnes exposées : pompiers, travailleurs, riverains.

Alors que le plomb est un toxique redoutable, entre autre pour les reins et le système cardio-vasculaire, et surtout neurotoxique, reprotoxique et cancérogène, même à très faible dose, nos revendications sont restées lettre morte.

Une re-contamination chronique permanente

Alors que depuis l’incendie, nous demandons qu’une cartographie rigoureuse de la pollution soit rendue publique en temps réel, des mesures ne nous ont été communiquées par l’Etablissement Public Chargé de la Conservation et de la Restauration de la Cathédrale Notre Dame de Paris qu’après saisine de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) et seulement en janvier 2021.

Nous avons alors pu constater que du fait de l’absence de confinement et de décontamination, le chantier, ouvert à tous les vents, a entraîné une re-contamination chronique permanente du parvis et du pourtour de Notre Dame avec des moyennes hebdomadaires qui pouvaient, début 2020,
atteindre 60 fois la valeur de référence de 1000 μgm2, qui justifie des opération de nettoyage avant remise en service d’un site pollué. Selon le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), cette valeur de 1000 μgm2
« n’a aucun fondement sanitaire » et aurait dû être abaissée depuis plus de dix ans (Avis du HCSP du 1er février 2021). Sur l’Ile de la cité, aucune décontamination n’a été faite au delà du périmètre de la partie du parvis recouverte d’une résine. Riverains et travailleurs vivent et travaillent toujours sur des espaces pollués.

Pas de prise en compte des recommandations de l’ANSES pour la prévention de l’exposition au plomb sur les lieux de travail

En juillet 2019, l’ANSES s ‘était prononcé pour un abaissement drastique des normes en vigueur pour les travailleurs. A ce jour, ces préconisations n’ont toujours pas été adoptées comme normes dans le code du Travail, ce qui veut dire une exposition professionnelle au plomb constamment dangereuse pour les travailleurs, qu’il s’agisse du chantier Notre-Dame, des travailleurs du nettoyage, de l’hôtel-Dieu, de la préfecture de Police, des commerçants, des enseignants, etc…

Reconstruire Notre Dame avec du plomb ?

Alors que l’attention des parisiens était accaparée par la pandémie COVID 19, le gouvernement s’est prononcé pour une re-construction de la cathédrale « à l’identique », c’est-à-dire avec du bois et du plomb, en dépit de nombreux avis contraires. Parmi ces derniers, citons le Haut Conseil de la Santé Publique (Avis du HCSP du 1er février 2021), qui s’est prononcé « pour l’interdiction de l’utilisation du plomb laminé », c’est-à-dire le procédé qui consiste à disposer ces feuilles de plomb sur les toitures, comme ce fut le cas sur la toiture et sur la flèche de Notre-Dame. Ces feuilles de plomb se
sont désagrégées en poussière pendant l’incendie le 15 avril 2019. Profondément soucieux du devenir de la cathédrale Notre-Dame de Paris, qui sera toujours exposée à l’avenir à un risque incendie, et de la sécurité de la population parisienne et d’Ile-de-France, nous demandons à ce que l’on s’inspire directement des précédents des cathédrales de Chartres (incendie de 1836), de Strasbourg (incendie de 1870) et de Metz (incendie de 1877) qui ont conduit les pouvoirs publics de l’époque, à trois reprises, à faire le choix d’abandonner les toitures en plomb du fait de leur faible résistance au feu (NB : dans le cas de la cathédrale Notre-Dame de Paris, les services d’intervention ont témoigné du fait que cette faible résistance au feu, en raison de la présence de 450 tonnes de plomb dans la toiture et la flèche, aurait pu entraîner l’effondrement d’une partie du bâtiment, notamment les deux tours en façade. En effet le point de fusion du plomb est de 327,5 degrés).

La Tour Eiffel : un second scandale de pollution au plomb au cœur de Paris

Parce que de multiples carences dans la gestion post-incendie à Notre-Dame permettent aux autorités de faire croire qu’il n’y a pas de pollution au plomb sur le site et son pourtour, d’autres chantiers sont engagés dans la même voie, avec les mêmes conséquences probables pour les travailleurs et les riverains, notamment le chantier de peinture de la tour Eiffel, suspendu depuis deux mois, en raison de taux très élevés de contamination au plomb. Nous sommes inquiets pour les travailleurs qui assurent le ponçage des anciennes peintures, et pour les riverains, en particulier les enfants, du fait de la pollution environnementale issue du chantier.

Nous revendiquons :

  • Un diagnostic approfondi de la présence de plomb sur et hors du chantier, suivi d’une décontamination tenant compte des dangers, tant pour les travailleurs que pour la population ;
  • l’abaissement immédiat des normes du code du Travail concernant le plomb en référence aux préconisations de l’ANSES (2019) ;
  • la mise en place d’un centre de suivi digne de ce nom à l’Hôtel-Dieu pour toutes les victimes de la contamination au plomb autour de Notre-Dame et l’adoption de la méthode de mesure du stock de plomb dans les os ;
  • une re-construction sans plomb pour la cathédrale Notre-Dame de Paris et l’adoption de mesures de prévention drastiques sur le chantier de la Tour Eiffel.

Contacts :
– Union départementale CGT, Benoît Martin : 06 07 99 46 38
– Association des Familles Victimes du Saturnisme, Mathé Toullier : 06 62 78 59 75
– Association Henri Pézerat, Annie Thébaud-Mony : 06 76 41 83 46
– Union locale CGT du 4e arrondissement, Fréderic Guillo : 06 63 79 90 98
– Collectif parisien du nettoyage CGT, Souleymane Soumarou : 06 75 63 68 55
– Syndicat CGT Préfecture de Police, Fréderic Guillo : 06 63 79 90 98
– Syndicat CGT Hôtel-Dieu, Damien Lamaille & Bruno Wittman : 01 42 34 81 81

Hommage à Pierre Chemillier

Image en ligne

Pierre Chemillier nous a quittés le 27 décembre 2020.

Une fois déchargé de ses responsabilités professionnelles, Pierre a rejoint l’AFVS dont il est resté un soutien précieux et indéfectible. Il nous assistait dans les rencontres et, véritable caution, nous a permis d’interpeler bien des responsables. Membre de notre comité de vigilance, il a toujours mis à notre disposition son expertise et sa notoriété, et nous a accompagnés avec bienveillance, simplicité et générosité.

En 2010, il a participé à la rédaction de notre brochure « Lieux contaminés au plomb. Travaux de réhabilitation » et l’a préfacée.

Expert en construction, il l’était, comme en témoigne son activité professionnelle. Ingénieur général des Ponts et Chaussées, il a été chef du service technique à la direction de la Construction du ministère du Logement de 1971 à 1979 ; chargé de mission, puis directeur, puis président du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) de 1979 à 1993, président de la mission interministérielle de l’effet de serre (en 1995) et du Comité d’Orientation Stratégique Bâtiment et Travaux Publics (COS BTP) d’AFNOR de 1994 à 1999, et président de Qualibat de 1999 à 2009.

Nous perdons un ami.

Contre l’utilisation du plomb dans la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Le Président de la République a opté pour une reconstruction à l’identique de la cathédrale Notre-Dame de Paris, y compris dans le choix des matériaux. Ceci implique l’utilisation de 460 tonnes de plomb (250 tonnes sur la flèche et 210 tonnes sur la toiture).

L’Association des familles victimes du saturnisme (AFVS), créée en 1998, a pour objet l’éradication du saturnisme qui touche particulièrement les personnes les plus fragiles, à savoir les enfants et les femmes enceintes. L’AFVS a également le souci de préserver la santé des travailleurs amenés à travailler le plomb, métal hautement toxique. Depuis l’incendie de la cathédrale, l’AFVS s’est employée à alerter opinion et décideurs publics sur les risques liés à l’emploi du plomb dans la reconstruction de la cathédrale.

A la demande de l’AFVS, relayée par la conseillère Danielle SIMONNET (LFI), le Conseil de la ville de Paris a adopté, le 24 juillet dernier, un vœu « relatif aux risques de santé et de sécurité liés à l’utilisation du plomb pour la reconstruction de la cathédrale Notre Dame de Paris ».

Le Conseil de Paris a émis le vœu que la Maire de Paris :

« – interpelle le gouvernement et le Président de la République pour l’utilisation d’un matériau autre que le plomb, en tenant compte des risques sanitaires et du principe de précaution, pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris,

– demande que soient saisies les autorités sanitaires afin de recueillir leur avis sur les risques sanitaires présentés en cas de nouvel incendie, par les matériaux utilisés dans la reconstruction de Notre-Dame de Paris, et que notamment l’INRS ainsi que l’ANSES soient consultés,

– demande au gouvernement que la Ville de Paris soit consultée sur les matériaux et les étapes du chantier de reconstruction-rénovation de la Cathédrale Notre-Dame. »

Ce vœu a le mérite d’opérer un nécessaire recadrage en prenant appui sur deux impératifs majeurs : la santé publique et la sécurité même de la cathédrale en cas de nouvel incendie.

En effet, on a vu fleurir dans la presse des déclarations de plusieurs responsables, en charge de la reconstruction de la cathédrale, minimisant l’existence même d’une contamination au plomb suite à l’incendie de l’édifice. Et que dire des propos tenus par le Préfet de police allant jusqu’à dire « qu’à moins de lécher les trottoirs », il n’y aurait aucun risque.

Sur les 460 tonnes de plomb que contenaient la toiture et la flèche, l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) a estimé que 150 kg ont été vaporisés dans l’air, où ce métal lourd, très nocif au développement cérébral des enfants, a été détecté jusqu’à 50 km de la cathédrale. A cette distance, des teneurs atmosphériques 20 fois supérieures à la normale ont ainsi été observées au cours de la semaine suivant l’incendie.

Mais ces dépôts seraient bien plus élevés, suggère une étudemenée par des chercheurs de l’université Columbia de New-York et publiée jeudi 9 juillet dans GeoHealth, revue de l’Union américaine de géophysique (AGU). Au lieu de 150 kg de plomb, les chercheurs estiment qu’au moins une tonne s’est déposée sur Paris.

Le rapport de l’Agence nationale de Sécurité Environnementale et Sanitaire (ANSES), de juillet 2019, intitulé “Valeurs biologiques d’exposition en milieu professionnel – Le plomb et ses composés inorganiques” souligne que le plomb est toxique quelle que soit la quantité et qu’il n’y a donc pas de seuil où commence la dangerosité de l’exposition au plomb.

Dans un récent article du Monde, l’architecte en chef des monuments historiques, Philippe Villeneuve, témoignait de son exaspération suite à la décision de l’Inspection du travail, à l’été 2019, de suspendre le chantier afin de faire enfin appliquer la réglementation relative à la protection des travailleurs contre le risque de saturnisme, maladie professionnelle reconnue depuis 1919. Or, si depuis cette date aucune plombémie n’aurait révélé d’intoxication au plomb sur le chantier, il y a tout lieu de penser que les mesures préconisées par l’Inspection du travail n’y sont pas étrangères.

De plus, nous constatons qu’il n’est jamais fait référence ni dans les préconisations des responsables du chantier ni dans la décision du Président de la République, aux précédents incendies de cathédrales en France, qui ont amené à renoncer à plusieurs reprises à l’usage du plomb pour refaire les toitures de ces édifices incendiés.

Ainsi, après l’incendie de sa toiture en plomb en 1836, la toiture de la cathédrale de Chartres a été reconstruite en cuivre, notamment parce que la température de fusion du cuivre est beaucoup plus élevée (1085°C) que celle du plomb (327°C) et que le gouvernement de l’époque souhaitait « réparer et prévenir ». Cette décision de ne pas reconstruire la cathédrale de Chartres « à l’identique » n’a pas réellement porté atteinte à ce chef d’œuvre de l’art médiéval puisque cet édifice est considéré aujourd’hui comme la plus belle cathédrale de France et a été la première à avoir été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979.donner les toitures en plomb au profit des toitures en cuivre : cela a été le cas pour les reconstructions des cathédrales de Strasbourg

A deux reprises encore, il a été décidé d’abandonner les toitures en plomb au profit des toitures en cuivre : cela a été le cas pour les reconstructions des cathédrales de Strasbourg et de Metz. N’y aurait-il aucune leçon à tirer de ces précédents historiques ?

L’AFVS souhaite vivement que la raison, les principes de précaution et de prévention, le sens des responsabilités quant aux enjeux de santé publique et de sécurité de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en cas de nouvel incendie, que l’on ne saurait malheureusement exclure a priori, finissent par l’emporter sur toutes autres considérations.

Mathé Toullier,

Présidente de l’Association des familles victimes du saturnisme (AFVS)