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AFVS Infos n° 15

La lettre d’informations de l’AFVS (n°15, décembre 2017) est parue. En voici l’éditorial.

Suppression des contrats aides et baisse des APL

Alors que le gouvernement ouvre une concertation concernant la mesure de la suppression des contrats aidés, la mobilisation s’amplifie pour préserver les emplois et l’action des associations. Le 10 novembre dernier, à l’appel du Collectif des associations citoyennes, d’un large front intersyndical, de collectifs unitaires locaux, voire avec le soutien de certaines mairies, les associations se sont mobilisées dans toute la France pour refuser le plan social sur les contrats aidés qui prévoit 250 000 suppressions d’ici fin 2018.

Face à la montée des protestations, le Premier ministre a annoncé le 9 novembre le lancement d’une concertation pour aboutir dès le mois de janvier à des propositions en matière de financement, d’engagement et d’accompagnement de la vie associative. Si le gouvernement a concédé de préserver les contrats aidés liés à l’urgence sociale, au handicap et aux quartiers prioritaires ainsi qu’une augmentation de 25 millions d’euros du Fonds pour le développement de la vie associative, il a refusé de revoir à la hausse l’enveloppe globale des crédits alloués, qui est passée de 2,4 milliards d’euros en 2017 à 1,4 milliard dans le projet de loi de finances de 2018, soit une diminution de 41,6 %, mettant au chômage 150 000 personnes en 18 mois, sans craindre d’augmenter la pauvreté, la misère et la souffrance sociale.

Face à cet état de choses, le Collectif des associations citoyennes appelle les associations à rester mobilisées et à s’exprimer conjointement avec les syndicats de salariés et les collectivités, les sénateurs à rétablir les crédits dédiés aux contrats aidés et les députés à voter en seconde lecture les crédits suffisants pour préserver les emplois associa- tifs comme préalable à une concertation digne de ce nom pour penser les alternatives aux contrats aidés.

Alors que pour réaliser des économies sur la dépense publique le plan logement du gouvernement Macron fait porter l’effort financier prioritairement sur le secteur social, force est de constater que c’est bien au modèle français de logement social auquel il s’attaque. Le gouvernement, sans aucune concertation, que ce soit avec les organismes HLM ou les associations de locataires, et sans faire réaliser les mesures d’impact sur le secteur du bâtiment, a décidé que les loyers HLM baisseraient de 5 euros (article 52 de la loi de finances) pour compenser la baisse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) versée, qu’il a unilatéralement décidé par décret du 28 septembre 2017. Les HLM se retrouvent donc à devoir compenser 1,7 milliard d’euros sans y être préparés.

La volonté du gouvernement est donc de réduire la dépense publique associée au logement social tout en améliorant ses résultats : davantage de constructions, loyers moins élevés… Pourtant, le risque est grand que les organismes HLM, non préparés aux décisions du gouvernement, mettent en sourdine leurs projets de construction ou de travaux, le temps d’adapter leur fonctionnement et d’accéder aux fonds dont ils ont besoin, ce qui aura d’importantes conséquences non seulement sur le volet économique, mais également sur le volet social.

A l’initiative du DAL et de la Fondation Abbé Pierre, une large mobilisation associative et syndicale s’est mise en place, rejointe rapidement par le mouvement HLM et des collectivités locales. Le collectif Vive l’APL a été créé pour coordonner et élargir le mouvement en faveur d’un logement digne pour les familles les plus démunies. L’AFVS fait campagne au sein de ce collectif et a participé aux réunions et manifestations qui ont eu lieu à Paris. Une pétition a été largement signée (150 000 signatures) et remise à l’Élysée le jeudi 21 décembre par des responsables syndicaux et associatifs, dont l’AFVS.

La mobilisation est à suivre sur https://vivelapl.org/

Pour télécharger la lettre d’information, cliquer ici

Réunion des familles, le 11 février 2018

La prochaine réunion des familles aura lieu le dimanche 11 février 2018, au siège de l’association.

Dimanche 11 février 2018

à 14H00

Au siège de l’AFVS

20 villa Compoint 75017 Paris

Comme d’habitude, cette réunion vise à faciliter les échanges sur les questions qui nous concernent le plus directement (le plomb, le saturnisme, le logement, etc…). Ces rendez-vous bimestriels sont également l’occasion de prises de contacts, de discussions et de rencontres.

Le thème principal de la rencontre sera consacré aux questions du logement, et notamment de la sur-occupation des habitations.

Meilleurs vœux 2018

Nos vœux ? Que l’année 2018 soit bonne pour vous et vos familles. Qu’elle soit porteuse d’un monde meilleur. Qu’elle connaisse des progrès vers l’éradication du saturnisme. Ensemble, la route paraîtra moins difficile. Donnons à nos projets un peu plus de nous-mêmes pour construire un futur serein. 

« Exposition des femmes enceintes aux métaux et métalloïdes » Une étude de Santé publique France

Les femmes enceintes sont-elles exposées aux métaux ? Quelles sont les principales sources d’exposition ? Santé publique France publie les tomes 2 et 3 du volet périnatal du programme national de bio-surveillance sur l’imprégnation aux métaux et les recommandations. Ces données inédites analysent pour la première fois au niveau national l’exposition aux métaux et métalloïdes de plus de 4 000 femmes enceintes. Ces résultats complètent ceux du tome 1 concernant les polluants organiques. L’ensemble de ces résultats permettent d’obtenir pour la première fois des indicateurs nationaux fiables et pertinents de l’exposition aux substances chimiques sur une population particulièrement vulnérable aux effets potentiels des polluants.

La première étude nationale de biosurveillance chez les femmes enceintes

La biosurveillance est indispensable aujourd’hui en santé environnement. Elle permet de mesurer les expositions avant que se produisent les effets sanitaires, d’aider à mesurer l’efficacité des politiques publiques et surveiller les évolutions des expositions aux substances qui nous entourent. La connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes et les modes d’imprégnation sont des enjeux majeurs de santé publique, c’est pourquoi le ministère en charge de la Santé et le ministère en charge de l’Environnement ont confié à Santé publique France la mise en œuvre du volet périnatal du programme national de biosurveillance. Ce volet s’appuie sur un sous-échantillon représentatif de 4 145 femmes enceintes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) et incluses dans la cohorte Elfe, pilotée par l’INED et l’INSERM.

Des métaux présents dans l’environnement retrouvés chez toutes les femmes enceintes

13 métaux et métalloïdes ont été dosés : l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic total, le cadmium, le césium, le chrome, le cobalt, l’étain, le mercure, le nickel, le plomb, l’uranium et le vanadium.

A l’exception de l’uranium, l’ensemble des polluants mesuré était présent dans l’organisme des femmes enceintes étudiées :

  • Le plomb et le mercure sont mesurés à des niveaux moindres que ceux mesurés dans le passé en France.
  • Comparé aux autres pays, en France, les femmes enceintes sont plus imprégnées au mercure et à l’arsenic. Cela pourrait en partie s’expliquer par des différences de comportements (consommation de produits de la mer).
  • Les niveaux d’imprégnation observés par les autres métaux sont du même ordre de grandeur que ceux observés dans des études antérieures.
  • Les sources d’imprégnation les plus courantes sont le tabac et l’alimentation.

Des indicateurs indispensables en santé environnement

L’exposition pendant la grossesse à ces polluants pourrait avoir des répercussions sur la santé de l’enfant et de la mère. C’est pourquoi, ces données sont importantes afin d’apporter des indicateurs aidant les pouvoirs publics à limiter l’exposition des femmes à ces substances, à mesurer dans le temps l’efficacité des mesures mises en place et à bien comprendre les modes d’imprégnation. Ces données permettent d’établir des valeurs de référence utiles pour caractériser les expositions en cas de pollution locale ou d’événement de surexposition. L’ensemble des résultats du volet périnatal de biosurveillance montre qu’il est possible d’agir et que l’action est d’autant plus efficace que des seuils sanitaires existent.

On peut se procurer les trois tomes de cette étude en se rendant sur le site de Santé publique France,  et plus précisément pour :

  • Le tome 1, concernant les polluants organiques, cliquer ici
  • Le tome 2, concernant les métaux et métalloïdes, cliquer ici
  • Le tome 3, concernant les conclusions générales de l’étude, cliquer ici

L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui

L’AFVS participe au collectif Le Sursaut Citoyen. Certaines annonces récentes des pouvoirs publics sont inquiétantes : une proposition de loi, actuellement en discussion au Parlement, permettrait la rétention administrative anticipée des personnes «dubliné.e.s»(1). Par ailleurs, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif répressif à l’encontre de l’ensemble des personnes migrantes.

C’est pourquoi le collectif a décidé de rendre public, ce 18 décembre, la déclaration suivante :

En cette journée internationale des migrants, nous pensons à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont péri en Méditerranée, dans le désert ou en captivité, alors qu’ils avaient entrepris un voyage pour une vie meilleure, plus sûre et plus digne, comme tout être humain peut la désirer. Hommage à tous ces exilés qui ont dû risquer leur vie à cause de plusieurs décennies de politiques des pays les plus riches qui ont rendu les routes de l’exil impraticables et périlleuses.
En cette journée mondiale des migrants, nos pensées se portent également vers tous et toutes ces citoyens et citoyennes engagé⋅e⋅s qui, en France, en Europe et dans le monde, pensent qu’accueillir les personnes migrantes, manifester de la solidarité envers elles, c’est construire l’humanité d’aujourd’hui et le monde de demain.
Les obstacles mis sur les routes des migrants font le jeu des profiteurs de malheur, qui sèment le trouble et la terreur en se livrant au trafic d’êtres humains, au racket et à l’esclavage. Ces maux doivent être dénoncés et combattus. Or l’arsenal répressif déployé aveuglément par les gouvernements européens frappe du même coup les personnes migrantes, renforçant encore la nécessité pour elles de recourir à des réseaux criminels.
La France est en première ligne de ce mauvais combat. Une proposition de loi actuellement en discussion au Parlement permettrait la rétention administrative anticipée des personnes «dubliné.e.s», puis, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif de répression à l’encontre de l’ensemble des étrangers. Sans attendre l’adoption de ces réformes, le ministre de l’Intérieur, via une circulaire en date du 20 novembre, a exhorté les préfets à obtenir des résultats rapides en matière d’expulsion de personnes en situation irrégulière. Pour ajouter encore au caractère inacceptable de cette politique, d’autres mesures sont envisagées qui remettraient en question le principe de l’accueil inconditionnel dans les structures d’hébergement d’urgence, et viseraient à contraindre les acteurs associatifs opérant dans ces centres à participer au tri entre « bons » et « mauvais » migrants.
L’action extérieure de la France est à l’avenant. Le président Macron s’indigne du traitement des migrants détenus en Libye, et des marchés aux esclaves, qu’il feint de découvrir quand les ONG alertent sur leur existence depuis plusieurs années. Mais ni la France ni l’Europe n’envisagent de renoncer à financer les « autorités » libyennes pour qu’elles continuent de bloquer les migrants, et donc à fermer les yeux sur les violences et les trafics dont elles se rendent de fait complices.
L’argumentaire est toujours le même: la France, comme l’Europe, ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Sauf que « toute la misère du monde » n’a aucunement l’intention de venir en France ou en Europe ! Les chiffres l’attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités des pays européens refusent d’admettre que les causes des migrations sont multiples, et d’envisager, en conséquence, que les critères pour accueillir et accorder une protection le soient aussi.
Dans nos actions de terrain, nous, associations et organisations citoyennes, constatons quotidiennement les conséquences de ces orientations : maltraitance des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation des bénévoles, affaiblissement des principes guidant le travail social et la protection des personnes les plus fragiles, et donc les fondements mêmes de la solidarité nationale.
Cette politique se développe sans concertation large avec les centaines d’associations locales, collectifs citoyens ou organisations nationales qui travaillent aux côtés des personnes migrantes. En dépit de nos demandes, le gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et confirmer son choix de pratiques démagogiques, au demeurant dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de solidarité et de respect.
Dans ce contexte plus qu’inquiétant, nous avons pris l’initiative, le 21 novembre, de lancer les « États généraux des migrations ». D’abord marqués par des rencontres en régions de tous les acteurs citoyens impliqués, les idées et propositions qui en émergeront seront ensuite discutées à l’occasion d’une session nationale plénière prévue au printemps prochain. Notre objectif est de faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux.
Ce 18 décembre, en soutien à tous et toutes les migrant⋅e⋅s, nous sommes fermement décidés à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques.

1 On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à- dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.

La lutte contre le plomb à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement

L’Assemblée environnement de l’ONU s’est tenue à Nairobi du 2 au 6 décembre 2017. A son programme : la lutte contre la pollution. Parmi les résolutions adoptées, une d’entre elles concerne l’élimination de l’exposition aux peintures au plomb et la promotion de la gestion écologiquement rationnelle des déchets de batteries au plomb

L’Assemblée pour l’environnement, créée en 2012 par les dirigeants mondiaux afin de renforcer le combat environnemental, se réunit pour la troisième fois. Quelque 2 500 participants sont attendus dont, outre les ministres, des PDG d’entreprises, des scientifiques, des ONG.

Un certain nombre de résolutions seront sur la table, notamment sur l’interdiction du plomb dans les peintures et la limitation des plastiques. « Nos océans se remplissent de déchets si rapidement que, d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les mers », prévient le Programme de l’ONU pour l’environnement (PNUE) dans un communiqué.

Quant aux peintures au plomb, leur interdiction, si elle était actée, « serait une étape majeure contre un risque qui nuit chaque année au développement neurologique de 600 000 enfants », ajoute le PNUE.

D’autres résolutions seront proposées, en faveur des contrôles de la qualité de l’air en ville, ou pour réduire les dégradations générées par les conflits armés. « Nous devons avoir raison de la pollution avant qu’elle ait raison de nous », déclare le directeur du PNUE, Erik Solheim. « Cela signifie pouvoir respirer dans nos villes, éloigner les produits chimiques dangereux de la chaîne alimentaire, et éviter que nos océans se transforment en soupes de plastique ».

 

APL Mobilisation nationale le 9 décembre 2017

Manifestation APL 9 décembre 2017

L’AFVS se mobilise contre les projets du gouvernement concernant la baisse de l’aide personnalisée au logement (APL). Elle fait campagne au sein d’un collectif qui regroupe la plupart des associations qui œuvrent en faveur du logement des ménages les plus démunis.

L’appel commun

Voici le texte de l’appel commun, qui consiste également à un appel aux mobilisations nationales.

Le gouvernement a annoncé son intention de retirer 5 euros par mois sur les allocations logement (APL-AL) par ménage à partir du 1er octobre, soit 400 millions d’euros par an. Cette mesure est injuste car elle touche uniquement les plus modestes d’entre nous, celles et ceux qui ont des difficultés à boucler leurs fins de mois.
Malgré le tollé général, le gouvernement persiste à vouloir réaliser en 2018 des économies encore plus drastiques sur le budget des APL dans le parc social, à hauteur de 2 milliards d’euros, prenant ainsi le risque de mettre en grande difficulté des centaines de milliers de locataires, pauvres ou modestes, qui n’auront jamais la capacité de se reloger par eux-mêmes.

En effet, depuis vingt ans, les loyers et les charges ont progressé bien plus rapidement que les allocations et ressources des ménages à bas revenus. La moindre baisse des APL peut donc entraîner une hausse des impayés de loyers et des expulsions locatives.

Nous, associations de mal-logés, de locataires, d’étudiants, de résidents, de jeunes, de consommateurs, de personnes âgées, d’aide aux personnes défavorisées, de citoyens, syndicats et organisations de bailleurs sociaux, avons donc décidé de nous unir contre ces décisions injustes, mais aussi inefficaces au niveau budgétaire à moyen terme, car une personne expulsée ou à la rue devra être prise en charge à un coût parfois bien plus élevé, sur le plan de l’hébergement d’urgence, de la santé…

Nous demandons solennellement et d’une seule voix au gouvernement de :

— revenir sur sa décision de ponctionner 5 euros des allocations logement et sur ses projets de coupes budgétaires en 2018 sur les bailleurs sociaux,

— appliquer l’encadrement des loyers en vue d’alléger la charge des locataires, comme le prévoit la loi dans les zones tendues,

— préserver l’équilibre économique à long terme des bailleurs sociaux afin qu’ils poursuivent leur mission sociale, entretiennent correctement leur patrimoine, accroissent leur production de logements sociaux et très sociaux, en particulier dans les communes qui en manquent, afin de reloger des ménages précaires dans de bonnes conditions et de continuer à répondre à l’ensemble des besoins sociaux.

Samedi 9 décembre 2017
Mobilisations dans toute la France.
Collectif Vive l’APL !

Premiers signataires :
AC, ACDL, ACSC, Advocacy France, AFOC, AFVS, AITEC, ATTAC, Bagagérue, CAL, CFDT, CGL, CGT, CLCV, CNAFAL, CNL, Collectif Logement Paris 14, Collectif SDF Alsace, Collectif SDF de Lille, Compagnons Bâtisseurs, Coop’HLM, COPAF, CSF, DAL, Emmaüs France, Emmaüs Solidarité, FAGE, FAPIL, Fédération des Acteurs de la Solidarité, Fédération nationale des Associations régionales HLM, Fédération Offices Publics de l’Habitat, Femmes Egalité, FEP, FNASAT Gens du Voyage, Fondation Abbé Pierre, Fondation Armée du Salut, FSU, Habitat et Humanisme, HALEM, Indecosa-CGT, Ligue des Droits de l’Homme, MNCP, Pas Sans nous, Petits Frères des Pauvres, Planning Familial, RESEL Ile-de-France, Le Refuge, Secours Catholique – Caritas France, SNL, SNUP Habitat FSU, SoliHa, Sud Santé Sociaux, Syndicat de la Magistrature, UNAFO, UNCLLAJ, UNEF, UNHAJ, Union syndicale Solidaires, UNIOPSS, USH, USP…

A Paris, rendez-vous

14h30

PLACE DU PALAIS ROYAL (75001)

Pour le départ de la manifestation

Eau du robinet : le traitement ne suffit pas à lui seul pour réduire la teneur en plomb

L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié, le 21 novembre 2017, les résultats d’une expertise relative au traitement des eaux destinées à la consommation humaine visant à limiter la dissolution du plomb. L’Agence conclut que le traitement par des orthophosphates constitue une mesure de protection collective possible mais non suffisante à elle seule. En outre, les données disponibles ne permettent pas d’évaluer avec précision les effets du traitement aux orthophosphates sur la qualité de l’eau distribuée. En conséquence, l’Agence recommande que toute nouvelle mise en œuvre du traitement de l’eau par des orthophosphates soit accompagnée d’études visant à mieux déterminer les différents impacts de ce traitement, en particulier sur la qualité microbiologique de l’eau distribuée et de l’environnement. Par ailleurs, l’Agence recommande d’améliorer la connaissance du réseau de distribution public et des réseaux privés à l’intérieur du bâti ancien, afin de mieux estimer l’exposition au plomb de la population par voie d’ingestion d’eau de consommation.

Rapport de l'Anses

La présence de plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine a essentiellement pour origine les matériaux constitutifs du réseau de distribution en plomb ou contenant du plomb. Il s’agit principalement des branchements publics situés entre la canalisation principale et le compteur d’eau, et des canalisations intérieures, dans l’habitat ancien notamment. Chez l’être humain, les effets néfastes pour la santé sont corrélés à la concentration en plomb dans le sang (la plombémie) et les signes cliniques sont parfois peu spécifiques et inconstants. Le saturnisme, qui désigne l’intoxication aiguë ou chronique par le plomb, est plus fréquent et grave chez le jeune enfant. D’après l’étude de l’alimentation totale infantile publiée par l’Anses en septembre 2016, la contribution des eaux destinées à la consommation humaine à l’exposition moyenne au plomb atteint 14 % chez les enfants âgés de 13 à 36 mois.

Une limite de qualité de 10 µg/L a été fixée par la réglementation pour le paramètre « plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine ». Afin de respecter cette limite de qualité et de limiter l’exposition de la population au plomb par voie orale, plusieurs solutions ont été envisagées, notamment :
  • Le remplacement des canalisations constituées de plomb
  • Des traitements modifiant la qualité des eaux destinées à la consommation humaine afin de réduire la dissolution du plomb dans le réseau de distribution.
S’agissant des traitements, l’ajout d’acide phosphorique ou d’orthophosphates peut être envisagé pour les eaux moyennement et fortement minéralisées, présentant un pH d’équilibre inférieur à 7,5, afin de former une couche protectrice sur les parois internes des canalisations. Ainsi, entre 2003 et 2013, dix usines de production d’eau destinée à la consommation humaine en Île-de-France ont mis en œuvre un traitement par des orthophosphates.

 

L’Anses a été saisie afin de déterminer l’intérêt de maintenir le traitement aux orthophosphates, au regard des conséquences qu’aurait l’arrêt du traitement en termes de qualité d’eau distribuée et de déstabilisation de l’écologie microbienne dans les réseaux. Il lui a été également demandé, en cas d’intérêt à maintenir ce traitement, des précisions sur les conditions d’encadrement qu’il y aurait lieu de prévoir.

Conclusions et recommandations de l’Agence

Diverses actions ont été conduites afin de réduire l’exposition au plomb par l’eau de consommation humaine (suppression de branchements publics en plomb, etc.). Cependant, les données disponibles ne permettent pas d’évaluer de manière précise et exhaustive le résultat de ces actions.

L’acquisition de données relatives à la présence de plomb dans l’eau distribuée au robinet constitue ainsi une priorité, considérant les nombreuses incertitudes quant à la part des logements dont l’eau distribuée au robinet présente une concentration en plomb supérieure à la limite de qualité. L’Agence recommande ainsi d’améliorer la connaissance du réseau de distribution public et des réseaux privés à l’intérieur du bâti ancien, afin de mieux estimer l’exposition au plomb de la population par voie d’ingestion d’eau de consommation humaine.   

S’agissant du traitement de l’eau aux orthophosphates, les experts considèrent qu’elle permet de manière générale de diminuer la concentration en plomb dans l’eau distribuée au robinet. L’ampleur de cette diminution varie cependant selon les sites du fait notamment des caractéristiques de l’eau distribuée, de la nature du réseau, etc. Ainsi, le traitement ne permet pas de respecter en permanence et à tous les points d’usage la limite réglementaire de qualité du plomb dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Les données disponibles ne permettent pas d’évaluer avec précision les impacts du traitement de l’eau aux orthophosphates sur la qualité de l’eau distribuée, ni lors de sa mise en œuvre ni au moment de son arrêt. Aucun effet négatif n’a été signalé par les distributeurs d’eau auditionnés quant à la qualité physico-chimique ou microbiologique globale des eaux distribuées traitées aux orthophosphates. Les effets négatifs sur l’environnement semblent limités dans les zones concernées par le traitement. Enfin, les données disponibles ne sont pas suffisantes pour évaluer l’impact sanitaire spécifique du traitement aux orthophosphates en termes de réduction de la plombémie.

L’Agence recommande donc que toute nouvelle mise en œuvre d’un traitement aux orthophosphates soit accompagnée d’études visant à mieux déterminer les différents impacts du traitement, en particulier sur la qualité microbiologique de l’eau distribuée et sur l’environnement. Une étude de biosurveillance pourrait par exemple contribuer à évaluer l’impact sanitaire du traitement de l’eau destinée à la consommation humaine aux orthophosphates.

Enfin, l’Agence considère que la réduction des expositions de la population au plomb reste un objectif prioritaire de santé publique qui passe par une combinaison d’actions. Le traitement des eaux distribuées par des orthophosphates constitue une mesure de protection collective possible, mais non suffisante à elle seule. Outre ce traitement, différentes stratégies existent pour limiter l’exposition de la population au plomb par ingestion d’eau :

  • le traitement des eaux destinées à la consommation humaine au niveau de l’étape de production,  par neutralisation, reminéralisation ou décarbonatation, traitement adapté en fonction de la qualité initiale de l’eau ;
  • des interventions sur le réseau de distribution : poursuite du remplacement des branchements du domaine public, remplacement des canalisations intérieures (réseau privé)ou réhabilitation ;
  • un renforcement de l’information auprès des professionnels et des usagers, en particulier ceux vivant dans des logements anciens.

L’Agence rappelle enfin aux consommateurs les mesures simples à mettre en œuvre :

  • laisser couler l’eau avant de la prélever pour les usages de boisson ou la cuisson des aliments si l’eau a stagné longtemps dans le réseau. Cette eau peut en revanche être utilisée pour d’autres usages non alimentaires afin d’éviter le gaspillage ;
  • ne pas utiliser l’eau du circuit d’eau chaude pour la préparation de boissons chaudes et de denrées alimentaires, une température élevée favorisant la dissolution des métaux.

L’avis et le rapport peuvent être lus et téléchargés sur le site de l’ANSES, ici Lire

 

 
 

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Le livre noir de la réforme des APL

Livre noir APL
L’Union sociale pour l’habitat (qui fédère les fédérations d’organismes HLM) vient de publier un document regroupant les prises de position de tous les acteurs du logement social contre la réforme des aides personnalisées au logement (APL) prônée par le gouvernement.

Ce Livre noir de la réforme des APL regroupe les analyses de 26 organisations nationales, les études d’impact réalisées par les 12 associations régionales du Mouvement HLM, ainsi que 12 témoignages d’organismes HLM.

Il s’organise en trois parties.

  • La première évalue les implications sur l’activité du secteur et donc sur l’efficience des politiques locales de l’habitat.
  • La deuxième partie donne la parole aux acteurs qui font l’originalité et l’efficacité du modèle du logement social français.
  • Au sein de la troisième partie, une série d’organismes témoins, reflétant la diversité des organismes Hlm et des territoires, permet de mesurer les effets concrets dans le quotidien des professionnels comme des habitants.

On y trouve plu particulièrement les prises de position :

  • Des associations d’élus (Assemblée des communautés de France ; Assemblée des Départements de France ; Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité ; Association des maires Ville & Banlieue de France ; Association des petites villes de France ; France urbaine  ; Villes de France)
  • De la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment
  • Des associations de locataires HLM et d’habitants (Association Force ouvrière consommateurs (Afoc) ; Confédération générale du logement (CGL) ; Confédération nationale du logement (CNL) ; Confédération syndicale des familles (CSF) ; Consommation, logement et cadre de vie (CLCV)
  • Des confédérations syndicales de salariés (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO)
  • Du collectif Vive l’APL (dont l’AFVS fait partie)

Ce Livre noir peut être lu Ici

Il peut également être téléchargé là


 

A Paris, des crèches installées sur des sites pollués

école intoxiquées

Plomb, mercure, benzène, solvants chlorés… Au moins 30 crèches parisiennes sont bâties sur des sols contenant ces substances dangereuses.

L’association Robin des Bois a poursuivi la publication des diagnostics de la campagne nationale de repérage et d’analyse de l’empreinte des activités industrielles et commerciales du XIXe et XXe siècle sur les bâtiments accueillant des enfants et des adolescents.( Voir notre article sur ce même site)

Sa publication du 16 novembre dernier concerne l’Ile-de-France. Elle montre la présence de substances toxiques dans les sols sur lesquels sont construits des crèches et établissements scolaires à Paris et en Ile-de-France.

Sur 40 crèches diagnostiquées à Paris par le Bureau de recherches géologiques et minières, les sols de 30 établissements posent problème, comme le rapporte Le Monde. 21 d’entre eux sont classés en catégorie B, ce qui signifie que « les aménagements et les usages actuels permettent de protéger les personnes des expositions aux pollutions ». Les 9 autres appartiennent à la catégorie C et « la présence de pollutions nécessite la mise en œuvre de mesures techniques de gestion, voire de mesures sanitaires ».

La capitale n’est pas la seule à être confrontée à cette question. 171 crèches, écoles, collèges et lycées dans toute l’Ile-de-France ont été étudiés. Résultat : 71 d’entre eux posent problème.

L’association Robin des Bois déplore « une diffusion de ces diagnostics beaucoup trop confidentielle ». Après les avoir obtenus auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs, elle les a publiés le 16 novembre sur son site. L’association souhaite que les parents d’élèves, enseignants et enfants en âge de comprendre soient mieux informés.

La mairie de Paris, contactée par Le Monde, affirme que « les situations sont sous contrôle », et d’ajouter : « Les expertises que nous avons menées avec l’Agence régionale de santé ont montré qu’il n’y avait aucun danger pour la santé des enfants ou des personnels ».

Neuf établissements demandent des mesures techniques et sanitaires

Si 21 crèches (soit 52 % des établissements examinés) requièrent une vigilance renforcée (et sont classées en catégorie B), au moins sept autres inquiètent particulièrement et nécessitent dans un futur proche des aménagements et autres mesures de précaution (classées C).

Dans le 10e arrondissement, le groupe Petites Ecuries, dans lequel ont été mesurées des teneurs en plomb de 1.400 mg/kg dans les sols du jardin pédagogique, a été fermé en septembre dernier. « Le Haut Conseil de la Santé publique recommande un dépistage du saturnisme infantile à partir de 300 mg/kg », a expliqué la mairie de Paris.

La halte garderie des Zèbres de l’Atlas (10e arrondissement) est de son côté classée C pour l’air, de même pour la structure de multi-accueil Baobab (12e arr.) concernant ses sols superficiels et le jardin pédagogique.

Dans le 13e arrondissement, la crèche familiale et halte garderie Massena, ainsi que la halte garderie Kalabane sont classées C pour leurs sols superficiels. Il est recommandé dans ces cas là de procéder à des travaux et de restreindre l’accès à ces zones en attendant.

Deux autres établissements, le groupe Henri Ribière dans le 19e et la halte garderie Malte Brun dans le 20e, sont aussi concernés par ces aménagements et mesures de précaution à cause de la pollution de l’air, induite par des sols suspects.