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Habitat indigne : reportage RFI

Ce mercredi 4 avril 2018, le gouvernement français a présenté en Conseil des ministres son projet de loi logement, baptisé » ELAN » (Evolution du logement et aménagement numérique). Les réformes annoncées sont censées répondre à la crise du logement qui ne cesse de s’aggraver en France, où 4 millions de personnes sont mal logées ou privées de domicile. L’un des articles de ce projet de loi prévoit de renforcer la lutte contre l’habitat indigne et les marchands de sommeil. En France, près de 450 000 logements sont aujourd’hui considérés comme indignes, car ils présentent des risques pour la santé et la sécurité de leurs occupants. Particulièrement nombreux dans la région parisienne, loués à des prix usuriers par des propriétaires sans scrupules, ils accueillent des familles très modestes, souvent d’origine étrangère.

La radio RFI (Radio France International) a diffusé, ce même mercredi 4 avril, un reportage réalisé notamment à l’aide de l’AFVS.
A écouter ici Cliquer

Ou ci-dessous.

 
 

Livre : L’incendie de Paris-Opéra

L’incendie de l’hôtel Paris-Opéra
15 avril 2005
Enquête sur un drame social

Que valent des vies humaines ?
Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un hôtel meublé brûlait à Paris près des Galeries Lafayette. Les familles, dont l’hébergement était pris en charge par le Samu social, étaient en situation de précarité, pour la plupart originaires d’Afrique. Vingt-quatre personnes, dont onze enfants, y laissent la vie. Il fallait ne pas laisser s’installer l’oubli.
Ce livre témoigne du désir partagé de rendre publique une expérience extrême et de donner lieu et sens à une mémoire de l’événement.
La sociologue Claire Lévy-Vroelant a enquêté sur ce drame social. Une quinzaine de personnes racontent, cheminant avec leurs mots pour exprimer l’indicible. Enregistrés et réécrits, leurs récits ont pris corps, dessinant des lignes de vie et de migration marquées par la violence d’un système.

Claire Lévy-Vroelant est sociologue de l’habitat et de la ville, professeure à l’université Paris 8, membre du Centre de recherche sur l’habitat de l’unité mixte de recherche LAVUE (CNRS).
Dans ses nombreuses publications, elle interroge la place faite aux nouveaux venus et aux étrangers dans la société urbaine et situe sa recherche dans le cadre plus large de l’histoire des migrations contem- poraines. Elle analyse ces faits sous l’angle des politiques de logement et des politiques sociales mais aussi sous celui des solidarités ordinaires, montrant le rôle des mémoires dans la fabrication plurielle de la ville. Elle a publié chez Créaphis deux livres importants liés à ces questions :

Hôtels meublés, Enquête sur une mémoire de l’immigration, avec la sociologue Céline Barrère (2012)
Une chambre en ville. Hôtels meublés et garnis à Paris, 1860-1990, avec l’historien Alain Faure (2007)

Aux États-Unis une mort sur six est attribuable au plomb

 

Sur les 2,3 millions de morts chaque année aux États-Unis, plus de 400.000 peuvent être attribuées à l’exposition au plomb1.

Une étude scientifique américaine, publiée dans la prestigieuse revue The Lancet Public Health vient de réévaluer à la hausse, et de façon spectaculaire, les effets de l’exposition au plomb sur la santé. Cet élément chimique, très présent dans notre environnement, peut être ingéré ou respiré. Il serait responsable d’une part plus importante que prévu de la mortalité aux États-Unis, notamment pour cause de maladies du cœur et des artères. Le chiffre avancé par les chercheurs est de 412 000 morts chaque année.

L’étude parue le 12 mars est fondée sur un suivi, de 1988 à 2011, de plus de 14 000 personnes constituant un échantillon représentatif de la population adulte américaine. L’exposition au plomb a été évaluée par leur plombémie.

Cette étude est méthodologiquement solide, du fait de la qualité des données collectées par les chercheurs et de la rigueur de leur exploitation. Elle comporte cependant certaines limites. Il existe en particulier la possibilité qu’un facteur non repéré soit la véritable cause des décès observés – une confusion ne pouvant être exclue formellement dans aucune étude épidémiologique. Les auteurs soulignent cependant que plus la plombémie augmente, plus la mortalité augmente, une constatation qui n’est pas en faveur d’une telle confusion.

En plus de la robustesse de l’étude, il existe des arguments à l’appui d’une relation de cause à effet, fondés sur des mécanismes plausibles de toxicité du plomb pour l’organisme. À titre d’exemple, on sait que le plomb favorise l’hypertension.

Ces différents éléments ont permis aux auteurs de livrer leurs conclusions sous la forme de proportion des décès attribuables à l’exposition au plomb. Elle est de 18 % pour la mortalité totale, soit 412 000 décès par an aux États-Unis. L’exposition au plomb serait en cause dans 29 % des cas de décès par maladies cardio-vasculaires, soit 256 000 décès par an.

Si ces chiffres sont impressionnants, ils ne sont qu’une demi-surprise pour les spécialistes. En effet, au fil des années, les chercheurs se sont intéressés aux doses de plomb de plus en plus faibles. Et ont mis en évidence des implications pour la santé d’une partie de plus en plus importante de la population.

Du plomb aux conséquences durables, même aux faibles doses

Avant l’étude du Lancet Public Health, le seuil de toxicité connu pour ses effets cardio-vasculaires était relativement élevé (50µg/L ou microgramme par litre). Cette étude a mis en évidence les mêmes effets avec une plombémie plus faible (10µg/L). À noter que la toxicité de plus faibles plombémies était déjà établie pour le développement du cerveau et du système nerveux central de l’enfant.

Avec ce seuil abaissé, on inclut dans le calcul du risque attribuable au plomb une plus grande part de la population, au point que cette part représente désormais la majorité de la population.

L’étude américaine a impliqué des sujets âgés de 20 ans et plus, de 1988 à 1994 et suivis jusqu’en 2011. Il s’agit donc de personnes qui ont ou auraient eu cinquante ans et plus aujourd’hui. Leurs plombémies étaient plus importantes que celles constatées dans les générations suivantes car dans leur enfance, ces personnes ont respiré un air beaucoup plus concentré en plomb. En effet, les carburants automobiles en contenaient encore aux États-Unis jusqu’en 1975, année de leur interdiction. En France, la teneur autorisée en plomb dans l’essence a diminué à partir des années 1990. Puis ce métal lourd a été interdit en 2000. Pour autant, les plombémies observées chez les personnes nées après cette interdiction ne sont pas tombées à zéro, en raison des autres sources d’exposition, et le risque pour la santé n’a donc pas disparu.

1. Cet article a été rédigé à l’aide des informations et des analyses fournies pas le site The Conversation, qui est un média en ligne d’information et d’analyse de l’actualité indépendant, qui publie des articles grand public écrits par les chercheurs et les universitaires. 

Intoxications au plomb, Flint (USA) : la Cour suprême autorise deux recours collectifs contre la ville et l’État du Michigan

Lundi 19 mars 2018, la Cour suprême des États-Unis a donné le feu vert à deux recours collectifs (class actions)déposés par des résidents de Flint, Michigan en réponse à la crise de l’eau contaminée par le plomb.

Les habitants de l’ancienne ville industrielle, où plus de 100 000 personnes ont été potentiellement exposés à des niveaux élevés de plomb dans l’eau potable, poursuivent des revendications de droits civils contre les fonctionnaires de la ville et de l’État.

La haute cour a rejeté les arguments avancés contre les poursuites intentées par la ville de Flint, le comté de Genesee et responsables de l’environnement dans le Michigan.

La crise de l’eau de plomb contaminé Flint est l’un des pires scandales de santé au cours des dernières années aux États-Unis – provoquée par la décision des autorités de changer la source de l’approvisionnement en eau de la ville en 2014 pour réduire les coûts*. L’eau acide et polluée de la rivière locale avait été préférée à l’eau pure du lac Michigan. Elle a corrodé les tuyaux du réseau d’eau, exposant les résidents à l’empoisonnement au plomb.

Plus de 8000 enfants auraient consommé de l’eau contaminée au plomb, et une étude a révélé que la proportion des nourrissons et des enfants ayant des plombémies élevées a doublé après la modification de la source d’eau.

* Voir sur ce site, Flint – Du plomb dans les têtes

 

 
 

Forte intoxication au plomb et au mercure en Guyane

 

Carte Guyanne Française

Cliquer sur la carte pour l’agrandir

Deux enquêtes épidémiologiques rendues publiques à Cayenne font état d’une contamination nouvelle au plomb sur l’ensemble de la Guyane, et du maintien de l’intoxication au mercure dans les villages autochtones de l’intérieur

Une étude inédite sur la contamination au plomb a été conduite en Guyane de 2015 à 2017. Appelée « Guyaplomb », cette étude a été conduite sur près de 600 jeunes Guyanais de moins de 6 ans.

« On n’a pas retrouvé des cas extrêmes (…) mais pour les plombémies supérieures à 50 ou 100 µg/l, la Guyane présente une prévalence plus importante que celle retrouvée dans Saturn-Inf [enquête nationale en 2008] », a commenté Audrey Andrieu de la cellule interrégionale d’épidémiologique (CIRE). Cette étude montre que la « moyenne est de 22,8 μ/l », un taux plus élevé que celui mis en évidence en Guadeloupe (20,7), en Martinique (19,8) ou à l’échelle nationale. En France depuis 2015, le personnel médical doit signaler aux autorités toute plombémie supérieure à 50 μg/L.

Les premières détections de plomb remontaient à 2011 à Charvein, lieu-dit proche de la commune de Saint-Laurent-du-Maroni (est). « Depuis Charvein, on avait peu de données sur le saturnisme à l’échelle guyanaise même si on suspectait une imprégnation élevée au-delà de cette zone géographique », a ajouté Mme Andrieu.

Une cause alimentaire vraisemblablement à l’origine de l’intoxication

La CIRE a précisé que les causes de cette intoxication étendue « sont encore en cours d’étude », mais de fortes suspicions pèsent sur une cause alimentaire.

Les cas de saturnisme sont « plus importants chez les garçons et les enfants sous CMU » (couverture maladie universelle) et « sur le littoral guyanais ». Néanmoins, à Camopi et Trois-Sauts, villages amérindiens sur le fleuve Oyapock, frontalier avec le Brésil, les taux sont très élevés. A Camopi, 16 enfants sur 20 prélevés ont une plombémie supérieure à 50 µg/l.

Le saturnisme est particulièrement nocif chez les jeunes avec des effets neurologiques, rénaux et hématologiques.

Une autre étude épidémiologique a confirmé le maintien de la forte sur-imprégnation du mercure chez les autochtones du Haut Maroni, zone du Parc amazonien de Guyane, qui vivent à plusieurs heures de pirogue et d’avion du littoral.

L’orpaillage premier vecteur de la contamination au mercure

Aujourd’hui, selon les responsables de l’étude, sur les 300 femmes enceintes et jeunes enfants suivis, « 87 % des femmes présentent un risque au niveau foetal » pouvant engendrer des « malformations définitives » et « 40 % des enfants » sont contaminés à plus de 5 µg/l.

La valeur seuil de l’Organisation mondiale de la santé est fixée à 10 µg/g de cheveu, mais pourrait être divisée par deux prochainement.

La sur-imprégnation dans le haut Maroni est démontrée depuis les années 90. Selon Rémy Pignoux, la baisse de 2012 à 2017 est néanmoins « significative » chez les femmes enceintes suivies, car elles « ont adopté les bons usages alimentaires », c’est-à-dire moins consommer les poissons du fleuve contaminés par le mercure utilisé pour l’orpaillage clandestin.

Sources : Mediapart, Ouest France.

 
 

AFVS Infos n° 15

La lettre d’informations de l’AFVS (n°15, décembre 2017) est parue. En voici l’éditorial.

Suppression des contrats aides et baisse des APL

Alors que le gouvernement ouvre une concertation concernant la mesure de la suppression des contrats aidés, la mobilisation s’amplifie pour préserver les emplois et l’action des associations. Le 10 novembre dernier, à l’appel du Collectif des associations citoyennes, d’un large front intersyndical, de collectifs unitaires locaux, voire avec le soutien de certaines mairies, les associations se sont mobilisées dans toute la France pour refuser le plan social sur les contrats aidés qui prévoit 250 000 suppressions d’ici fin 2018.

Face à la montée des protestations, le Premier ministre a annoncé le 9 novembre le lancement d’une concertation pour aboutir dès le mois de janvier à des propositions en matière de financement, d’engagement et d’accompagnement de la vie associative. Si le gouvernement a concédé de préserver les contrats aidés liés à l’urgence sociale, au handicap et aux quartiers prioritaires ainsi qu’une augmentation de 25 millions d’euros du Fonds pour le développement de la vie associative, il a refusé de revoir à la hausse l’enveloppe globale des crédits alloués, qui est passée de 2,4 milliards d’euros en 2017 à 1,4 milliard dans le projet de loi de finances de 2018, soit une diminution de 41,6 %, mettant au chômage 150 000 personnes en 18 mois, sans craindre d’augmenter la pauvreté, la misère et la souffrance sociale.

Face à cet état de choses, le Collectif des associations citoyennes appelle les associations à rester mobilisées et à s’exprimer conjointement avec les syndicats de salariés et les collectivités, les sénateurs à rétablir les crédits dédiés aux contrats aidés et les députés à voter en seconde lecture les crédits suffisants pour préserver les emplois associa- tifs comme préalable à une concertation digne de ce nom pour penser les alternatives aux contrats aidés.

Alors que pour réaliser des économies sur la dépense publique le plan logement du gouvernement Macron fait porter l’effort financier prioritairement sur le secteur social, force est de constater que c’est bien au modèle français de logement social auquel il s’attaque. Le gouvernement, sans aucune concertation, que ce soit avec les organismes HLM ou les associations de locataires, et sans faire réaliser les mesures d’impact sur le secteur du bâtiment, a décidé que les loyers HLM baisseraient de 5 euros (article 52 de la loi de finances) pour compenser la baisse de 5 euros de l’aide personnalisée au logement (APL) versée, qu’il a unilatéralement décidé par décret du 28 septembre 2017. Les HLM se retrouvent donc à devoir compenser 1,7 milliard d’euros sans y être préparés.

La volonté du gouvernement est donc de réduire la dépense publique associée au logement social tout en améliorant ses résultats : davantage de constructions, loyers moins élevés… Pourtant, le risque est grand que les organismes HLM, non préparés aux décisions du gouvernement, mettent en sourdine leurs projets de construction ou de travaux, le temps d’adapter leur fonctionnement et d’accéder aux fonds dont ils ont besoin, ce qui aura d’importantes conséquences non seulement sur le volet économique, mais également sur le volet social.

A l’initiative du DAL et de la Fondation Abbé Pierre, une large mobilisation associative et syndicale s’est mise en place, rejointe rapidement par le mouvement HLM et des collectivités locales. Le collectif Vive l’APL a été créé pour coordonner et élargir le mouvement en faveur d’un logement digne pour les familles les plus démunies. L’AFVS fait campagne au sein de ce collectif et a participé aux réunions et manifestations qui ont eu lieu à Paris. Une pétition a été largement signée (150 000 signatures) et remise à l’Élysée le jeudi 21 décembre par des responsables syndicaux et associatifs, dont l’AFVS.

La mobilisation est à suivre sur https://vivelapl.org/

Pour télécharger la lettre d’information, cliquer ici

Réunion des familles, le 11 février 2018

La prochaine réunion des familles aura lieu le dimanche 11 février 2018, au siège de l’association.

Dimanche 11 février 2018

à 14H00

Au siège de l’AFVS

20 villa Compoint 75017 Paris

Comme d’habitude, cette réunion vise à faciliter les échanges sur les questions qui nous concernent le plus directement (le plomb, le saturnisme, le logement, etc…). Ces rendez-vous bimestriels sont également l’occasion de prises de contacts, de discussions et de rencontres.

Le thème principal de la rencontre sera consacré aux questions du logement, et notamment de la sur-occupation des habitations.

Meilleurs vœux 2018

Nos vœux ? Que l’année 2018 soit bonne pour vous et vos familles. Qu’elle soit porteuse d’un monde meilleur. Qu’elle connaisse des progrès vers l’éradication du saturnisme. Ensemble, la route paraîtra moins difficile. Donnons à nos projets un peu plus de nous-mêmes pour construire un futur serein. 

« Exposition des femmes enceintes aux métaux et métalloïdes » Une étude de Santé publique France

Les femmes enceintes sont-elles exposées aux métaux ? Quelles sont les principales sources d’exposition ? Santé publique France publie les tomes 2 et 3 du volet périnatal du programme national de bio-surveillance sur l’imprégnation aux métaux et les recommandations. Ces données inédites analysent pour la première fois au niveau national l’exposition aux métaux et métalloïdes de plus de 4 000 femmes enceintes. Ces résultats complètent ceux du tome 1 concernant les polluants organiques. L’ensemble de ces résultats permettent d’obtenir pour la première fois des indicateurs nationaux fiables et pertinents de l’exposition aux substances chimiques sur une population particulièrement vulnérable aux effets potentiels des polluants.

La première étude nationale de biosurveillance chez les femmes enceintes

La biosurveillance est indispensable aujourd’hui en santé environnement. Elle permet de mesurer les expositions avant que se produisent les effets sanitaires, d’aider à mesurer l’efficacité des politiques publiques et surveiller les évolutions des expositions aux substances qui nous entourent. La connaissance des niveaux d’exposition des femmes enceintes et les modes d’imprégnation sont des enjeux majeurs de santé publique, c’est pourquoi le ministère en charge de la Santé et le ministère en charge de l’Environnement ont confié à Santé publique France la mise en œuvre du volet périnatal du programme national de biosurveillance. Ce volet s’appuie sur un sous-échantillon représentatif de 4 145 femmes enceintes ayant accouché en 2011 en France continentale (hors Corse) et incluses dans la cohorte Elfe, pilotée par l’INED et l’INSERM.

Des métaux présents dans l’environnement retrouvés chez toutes les femmes enceintes

13 métaux et métalloïdes ont été dosés : l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic total, le cadmium, le césium, le chrome, le cobalt, l’étain, le mercure, le nickel, le plomb, l’uranium et le vanadium.

A l’exception de l’uranium, l’ensemble des polluants mesuré était présent dans l’organisme des femmes enceintes étudiées :

  • Le plomb et le mercure sont mesurés à des niveaux moindres que ceux mesurés dans le passé en France.
  • Comparé aux autres pays, en France, les femmes enceintes sont plus imprégnées au mercure et à l’arsenic. Cela pourrait en partie s’expliquer par des différences de comportements (consommation de produits de la mer).
  • Les niveaux d’imprégnation observés par les autres métaux sont du même ordre de grandeur que ceux observés dans des études antérieures.
  • Les sources d’imprégnation les plus courantes sont le tabac et l’alimentation.

Des indicateurs indispensables en santé environnement

L’exposition pendant la grossesse à ces polluants pourrait avoir des répercussions sur la santé de l’enfant et de la mère. C’est pourquoi, ces données sont importantes afin d’apporter des indicateurs aidant les pouvoirs publics à limiter l’exposition des femmes à ces substances, à mesurer dans le temps l’efficacité des mesures mises en place et à bien comprendre les modes d’imprégnation. Ces données permettent d’établir des valeurs de référence utiles pour caractériser les expositions en cas de pollution locale ou d’événement de surexposition. L’ensemble des résultats du volet périnatal de biosurveillance montre qu’il est possible d’agir et que l’action est d’autant plus efficace que des seuils sanitaires existent.

On peut se procurer les trois tomes de cette étude en se rendant sur le site de Santé publique France,  et plus précisément pour :

  • Le tome 1, concernant les polluants organiques, cliquer ici
  • Le tome 2, concernant les métaux et métalloïdes, cliquer ici
  • Le tome 3, concernant les conclusions générales de l’étude, cliquer ici

L’humanité de demain se construit par l’accueil des migrants aujourd’hui

L’AFVS participe au collectif Le Sursaut Citoyen. Certaines annonces récentes des pouvoirs publics sont inquiétantes : une proposition de loi, actuellement en discussion au Parlement, permettrait la rétention administrative anticipée des personnes «dubliné.e.s»(1). Par ailleurs, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif répressif à l’encontre de l’ensemble des personnes migrantes.

C’est pourquoi le collectif a décidé de rendre public, ce 18 décembre, la déclaration suivante :

En cette journée internationale des migrants, nous pensons à ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont péri en Méditerranée, dans le désert ou en captivité, alors qu’ils avaient entrepris un voyage pour une vie meilleure, plus sûre et plus digne, comme tout être humain peut la désirer. Hommage à tous ces exilés qui ont dû risquer leur vie à cause de plusieurs décennies de politiques des pays les plus riches qui ont rendu les routes de l’exil impraticables et périlleuses.
En cette journée mondiale des migrants, nos pensées se portent également vers tous et toutes ces citoyens et citoyennes engagé⋅e⋅s qui, en France, en Europe et dans le monde, pensent qu’accueillir les personnes migrantes, manifester de la solidarité envers elles, c’est construire l’humanité d’aujourd’hui et le monde de demain.
Les obstacles mis sur les routes des migrants font le jeu des profiteurs de malheur, qui sèment le trouble et la terreur en se livrant au trafic d’êtres humains, au racket et à l’esclavage. Ces maux doivent être dénoncés et combattus. Or l’arsenal répressif déployé aveuglément par les gouvernements européens frappe du même coup les personnes migrantes, renforçant encore la nécessité pour elles de recourir à des réseaux criminels.
La France est en première ligne de ce mauvais combat. Une proposition de loi actuellement en discussion au Parlement permettrait la rétention administrative anticipée des personnes «dubliné.e.s», puis, début 2018, un projet de loi sur l’immigration et l’asile risque d’accroître encore le dispositif de répression à l’encontre de l’ensemble des étrangers. Sans attendre l’adoption de ces réformes, le ministre de l’Intérieur, via une circulaire en date du 20 novembre, a exhorté les préfets à obtenir des résultats rapides en matière d’expulsion de personnes en situation irrégulière. Pour ajouter encore au caractère inacceptable de cette politique, d’autres mesures sont envisagées qui remettraient en question le principe de l’accueil inconditionnel dans les structures d’hébergement d’urgence, et viseraient à contraindre les acteurs associatifs opérant dans ces centres à participer au tri entre « bons » et « mauvais » migrants.
L’action extérieure de la France est à l’avenant. Le président Macron s’indigne du traitement des migrants détenus en Libye, et des marchés aux esclaves, qu’il feint de découvrir quand les ONG alertent sur leur existence depuis plusieurs années. Mais ni la France ni l’Europe n’envisagent de renoncer à financer les « autorités » libyennes pour qu’elles continuent de bloquer les migrants, et donc à fermer les yeux sur les violences et les trafics dont elles se rendent de fait complices.
L’argumentaire est toujours le même: la France, comme l’Europe, ne peut pas accueillir toute la misère du monde… Sauf que « toute la misère du monde » n’a aucunement l’intention de venir en France ou en Europe ! Les chiffres l’attestent clairement. Entêtées dans cette logique manichéenne de tri, les autorités des pays européens refusent d’admettre que les causes des migrations sont multiples, et d’envisager, en conséquence, que les critères pour accueillir et accorder une protection le soient aussi.
Dans nos actions de terrain, nous, associations et organisations citoyennes, constatons quotidiennement les conséquences de ces orientations : maltraitance des migrants, violation de leurs droits fondamentaux, criminalisation des bénévoles, affaiblissement des principes guidant le travail social et la protection des personnes les plus fragiles, et donc les fondements mêmes de la solidarité nationale.
Cette politique se développe sans concertation large avec les centaines d’associations locales, collectifs citoyens ou organisations nationales qui travaillent aux côtés des personnes migrantes. En dépit de nos demandes, le gouvernement se barricade derrière ses certitudes, se limitant à quelques rencontres avec certains acteurs pour les informer de ses décisions et confirmer son choix de pratiques démagogiques, au demeurant dénuées de réalisme, érodant chaque jour un peu plus nos chances de construire un futur fait de droits, de solidarité et de respect.
Dans ce contexte plus qu’inquiétant, nous avons pris l’initiative, le 21 novembre, de lancer les « États généraux des migrations ». D’abord marqués par des rencontres en régions de tous les acteurs citoyens impliqués, les idées et propositions qui en émergeront seront ensuite discutées à l’occasion d’une session nationale plénière prévue au printemps prochain. Notre objectif est de faire ressortir des revendications communes et des propositions concrètes pour une autre politique migratoire, respectueuse des droits fondamentaux.
Ce 18 décembre, en soutien à tous et toutes les migrant⋅e⋅s, nous sommes fermement décidés à promouvoir un changement radical qui mette un terme à ces politiques migratoires aux conséquences humaines dramatiques.

1 On utilise cette expression pour désigner les personnes « placées en procédure Dublin », c’est-à- dire que le règlement européen Dublin III autorise à renvoyer dans l’État de l’UE par lequel elles ont transité avant d’arriver en France.