Lors d’une conférence de presse réunie ce jour, les familles logées 5 Rue du Rhin à PARIS dans le XIXème arrondissement ont annoncé leur décision de porter plainte contre les responsables de l’intoxication au plomb dont sont victimes leurs enfants. La plainte sera déposée entre les mains d’un juge d’instruction avec constitution de parties civiles pour non-assistance à personne en danger.
Les familles estiment que les travaux entrepris dans la cage de l’escalier, depuis le 21 février par la Ville de Paris, propriétaire de l’immeuble, ont mis leurs enfants en grand danger.
Ces travaux mobilisent la poussière de plomb présente dans les peintures de l’immeuble, ce qui aggrave les risques d’intoxication déjà encourus. Les ouvriers travaillent en scaphandres et semblent avoir été protégés contrairement aux 19 familles africaines (dont 60 enfants) vivant dans l’immeuble. Le 15 juin, l’ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME constatant l’augmentation des taux de plomb chez plusieurs enfants et inquiète de savoir que des femmes enceintes habitaient dans cet immeuble (leurs bébés seront intoxiqués avant même de voir le jour), a fait réaliser une analyse des poussières par l’association HABITAT, SANTE, DEVELOPPEMENT (HSD).
Les taux de plomb découverts sont jusqu’à 51 fois supérieurs (51000 µg par m2) au seuil maximal de toxicité admise (300 à 1000 µg par m2). Le 23 juin, l’ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME a demandé à la Préfecture l’arrêt immédiat des travaux. Or, lundi 3 juillet, après un nettoyage sommaire des linoléums dans quelques appartements (aucun dépoussiérage des moquettes notamment, collées sur les murs par les familles pour protéger leurs enfants de ces peintures), l’entreprise EXPANSION a tenté de reprendre les travaux dans la cage d’escalier : les familles s’y sont opposées.
L’ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME a reçu de nouveaux résultats de plombémies des enfants et constate une flambée des taux : un enfant est passé de 60µg/l à 330, un autre de 80 à 440µg/l, un bébé de 4 mois est déjà à 120 µg/l et nombre d’enfants ont dépassé le seuil de 250µg/l considéré comme une urgence médicale par l’INSERM ( » Plomb dans l’environnement : quels risques pour la santé ? « , Janvier 1999).
Ces enfants étaient déjà en danger dans cet immeuble (nombre d’entre eux étaient déjà intoxiqués). et ces travaux d’éradication des peintures au plomb ont clairement aggravé l’intoxication des enfants. Aurait-on lancé une telle » expérimentation » dans un immeuble occupé par des familles françaises ?
L’ASSOCIATION DES FAMILLES VICTIMES DU SATURNISME, MEDECINS DU MONDE et le GISTI s’associent aux plaintes déposées par les familles.